Pourquoi les fils tenseurs ont-ils longtemps eu mauvaise réputation ?

Les fils crantés de première génération (désormais désignés sous les termes de « fils tenseurs » ou de « fils de suspension ») furent appelés « fils russes » car ils ont été mis au point par un médecin russe, le Docteur Marlen A. Sulamanidze, en 1995.
Les fils crantés Russes : des débuts trop optimistes
Arrivée en France en 2002 et initialement conçus pour obtenir un effet « bonne mine » par action « volumatrice » de la pommette, cette technique s’avère finalement décevante en termes de résultats, tant sur le plan de l’efficacité que de la durabilité, conduisant ainsi nombre de médecins et de patients à l’abandonner très vite, trop vite.
Malgré cet échec, ces premiers fils crantés vont ouvrir une nouvelle voie en matière de rajeunissement du visage. En effet, cette technique repose sur un principe astucieux : permettre de soutenir et de concentrer la graisse sous-cutanée des joues. Un fabuleux potentiel d’action liftante voit ainsi le jour.
Dès 2005, des fils crantés de meilleure qualité (à la fois plus longs et plus élastiques) et surtout mieux posés (par une fixation plus haute dans le cuir chevelu) vont révolutionner la conception du lifting médical du visage en faisant perdre le monopole du lifting à la chirurgie lourde, qui présente parfois des résultats peu naturels.
Les « fils d’or « : magie des mots et promesses mensongères
L’utilisation la plus ancienne des fils pour embellir le visage se retrouve dès l’Antiquité Égyptienne, où l’on plaçait déjà des filaments d’or sous la peau. Les versions modernes d’implantation de fils d’or associent un fil de suture résorbable et irritant au fil métallique afin de provoquer une courte inflammation.
Malgré leur très faible résultat, les fils d’or envahissent alors l’espace médiatique, au point qu’ils deviennent en quelques années la référence des « fils ». Ils n’ont pourtant aucun réel effet de suspension et de traction. Ils finissent d’ailleurs par se rompre en de multiples petits fragments métalliques sous la peau, sont susceptibles de migrer (repérables à la radiographie, indésirables lors d’une IRM), et il n’est possible de les retirer que lorsqu’ils affleurent à la superficie des tissus, peau ou muqueuses, notamment buccale et conjonctivale.
Comme tout produit néfaste trop vite encensé, ces « fils d’or » ont créé un climat de suspicion et une atmosphère négative autour d’autres fils, beaucoup plus efficaces et durables. Heureusement, ces fils ont depuis quasiment disparu…mais le rêve a perduré.
Un défaut de formation : le vrai problème de fond
Nous l’avons vu plus haut, l’efficacité et la durabilité des résultats dépendent autant de la performance intrinsèque du produit (des fils crantés), que de la qualité de la formation du praticien.
Ces deux conditions rarement réunies expliquent le nombre impressionnant de patients déçus.
Trop de praticiens utilisent une technique de pose de fils crantés légère (jusqu’à être dénommée lifting du « lunch-time ») mais sans durée, ni efficacité suffisantes.
Cette formation est assurée aux médecins à l’occasion du Diplôme Inter Universitaire de Médecine Morphologique et Anti-Âge (dénomination officielle de la compétence en Médecine Esthétique) de la Faculté de Paris, depuis plus d’une dizaine d’années.